Laurent Duvernay-Tardif

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Le vrai jeu de puissance

Joueur de la NFL et médecin, LDT est la preuve que l'équilibre est la clé du succès

Quand Laurent Duvernay-Tardif s’est effondré en s’agrippant le genou sur le terrain de football il y a deux ans, les spectateurs et les médecins ont imaginé le pire : un déchirement du ligament croisé intérieur (LCA). Comme c’est une blessure qui met fin à la saison de plusieurs joueurs de la NFL, les médecins se sont précipités sur le terrain. Mais, avant même que les discussions pour envoyer un remplaçant commencent, la star du football blessée est intervenue. « Non, je suis presque certain que c’est seulement une entorse au ligament collatéral tibial. » Et il avait raison. Quand les Chiefs de Kansas City jouent, les médecins sont également sur le terrain.

Le curriculum professionnel de Laurent Duvernay-Tardif se lit comme une liste d’aspiration d’écolier. En plus d’avoir reçu un diplôme en médecine de l’Université McGill en mai dernier, l’homme natif de Mont-Saint-Hilaire fut repêché par la NFL en 2014 et il entreprend sa sixième saison comme garde offensif pour les Chiefs de Kansas City (pff, un jeu d’enfant).

Il serait facile d’attribuer son succès à l’« Ave Maria », mais lorsqu’on s’entretient avec lui, il est clair que ses triomphes sont le fruit d’un travail acharné, d’une ténacité et d’une passion.

« Quand j’ai commencé à McGill, tout le monde me disait à quel point la médecine est difficile, et que si je voulais choisir la médecine, je devrais m’y consacrer à 100 % », raconte le Dr Duvernay-Tardif, numéro 76. Mais lorsqu’il quitte le football pour se concentrer sur ses études, il remarque une baisse dans ses notes et un vide dans sa vie. « J’étais incapable de canaliser tout mon excès d’énergie, et j’ai réalisé que j’avais besoin du football pour m’ancrer et m’équilibrer. » L’étudiant en médecine est retourné avec l’équipe, et depuis ce temps, il s’est juré de poursuivre les deux carrières, peu importe.

Laurent Duvernay-Tardif fut repêché alors qu’il restait seulement une année et demie à son programme de quatre ans. Bien que sa carrière de football causa de l’interférence avec sa pratique médicale (et vice versa), son entraîneur, ses superviseurs et la Faculté de médecine de McGill ont élaboré un plan de match qui lui a permis de terminer ses études : quatre mois d’école durant l’interruption de la saison, un mois de plus durant l’été et une multitude de vols. Huit ans et un régime équilibré de pratiques, d’examens, d’entraînements et de stages plus tard, Laurent a décroché son doctorat.

Pour l’étudiant-athlète, recevoir un diplôme en médecine, tout en protégeant un quart arrière, relevait tout d’abord de l’équilibre — un modèle que le médecin et la star du football désire promouvoir avec la Fondation Laurent Duvernay-Tardif. La Fondation LDT encourage les jeunes à devenir physiquement actifs et à adopter des habitudes de vie saines dans le but de promouvoir le modèle « étudiant actif ». Elle souligne l’importance de trouver l’équilibre entre les études et les sports. « Ce que je veux promouvoir, c’est que vous n’êtes pas nécessairement obligé de choisir une seule passion, comme je n’ai pas nécessairement choisi entre la médecine et le football », explique le seul médecin actif de la NFL.

Le curriculum de la fondation incorpore le sport et les activités artistiques pour s’assurer que les enfants sont exposés à de multiples quêtes qui pourraient devenir leur passion.

Grâce à cet équilibre entre l’école et le sport, l’homme de la Renaissance a trouvé un terrain plat. « Pour moi, les deux carrières vont de pair », dit-il. Avec l’objectif de se spécialiser en médecine d’urgence, l’homme de 28 ans utilise son expérience sur le terrain de football pour qu’elle soit bénéfique à son champ d’études.

« Disons que vous êtes sur le terrain devant 80 000 personnes et que vous n’avez qu’un seul jeu pour faire la différence. Vous devez demeurer rationnel et prendre une décision logique. Je sens que ça m’aide à mieux gérer le stress d’être médecin. »

Devoir échanger les épaulettes pour les blouses stériles en l’espace de quelques jours fut le plus difficile, mais avec le recul, selon lui, c’est ce qui l’a gardé les pieds sur terre. Sur le terrain, une équipe de médecins est présente pour l’aider à optimiser sa performance. À l’hôpital, il est en bas de l’échelle et fait partie de l’équipe qui est présente pour optimiser les soins du patient.

« Les “vraies personnes” que je vois à l’hôpital me rappellent que les sports ne vont pas durer éternellement, alors vous devez avoir une autre passion et elle doit être l’éducation. » Optez pour moitié muscle, moitié cerveau.

Puisqu’on aborde le sujet, il est temps de prendre en considération l’éléphant dans la pièce (mais non, pas Laurent!). Jouer un sport notoirement dangereux connu pour les blessures à la tête peut sembler paradoxal pour un médecin, mais Laurent Duvernay-Tardif croit qu’il a un rôle à jouer dans la lutte vers le changement.

« Il s’agit de changer la technique, les règles, la culture et le système de soutien dans le vestiaire et l’équipement aussi », explique Laurent, qui fait partie du NFL Health and Safety Committee. Il travaille également avec des entreprises qui mettent au point de l’équipement conçu pour amasser des données sur les impacts à la tête sur le terrain. Cela permet à la ligue de surveiller ceux qui sont plus susceptibles de subir des commotions cérébrales et de faire le suivi avec eux.

« Je fais de mon mieux pour changer la culture entourant les commotions, et pas seulement comme médecin, mais aussi comme joueur de football. »

Aujourd’hui, il est difficile de manquer le costaud de six pieds cinq pouces, 321 livres, tant dans les corridors d’hôpitaux que sur le terrain. Mais lorsqu’il n’est pas en train de traiter des patients, de bloquer des brutes ou d’éduquer des enfants, le Montréalais profite de la gastronomie, des amis et de sa famille dans sa ville natale dont il est fier.

Un jour, vous pourriez entrer dans un hôpital et vous retrouver entre les mains gigantesques de Laurent, mais ce jour est encore loin. Le médecin- athlète a encore beaucoup de chemin à faire dans ses études de médecine, et il cherche toujours une façon de s’améliorer tant sur le terrain qu’à l’hôpital. « Je sais que c’est seulement le début de mes études en médecine et même si j’ai fait quelque chose d’unique, je ne prétends pas être quelque chose que je ne suis pas », affirme Laurent, qui est aussi humble que physiquement imposant.

Laurent Duvernay-Tardif, connu comme l’homme le plus intéressant de la NFL, sait que la ligue est seulement le commencement pour lui. « En fin de compte, ce que vous allez faire durant la plus grande partie de votre vie est ce que vous avez appris à l’école. » Il voit la ligue comme une merveilleuse aventure et un endroit qui lui permet de projeter la mission de sa fondation qui lui tient vraiment à coeur.

A real game changer

NFL player and doctor, LDT is living proof that balance is the key to success

When Laurent Duvernay-Tardif went down clutching his knee on the football field two years ago, spectators and medics assumed the worst: a torn ACL (anterior cruciate ligament). A common season-stopper for an NFL player, doctors rushed to the scene. But before talk of sending in the back-up guard for the season could ensue, the injured football star chimed in. “No, I’m pretty sure I just sprained my MCL (medial collateral ligament).” He was right. When the Kansas City Chiefs play, doctors are present on more than the sidelines.

Duvernay-Tardif’s professional resume reads like a schoolchild’s aspirations list. The Mont-Saint-Hilaire native not only graduated from McGill University with a medical degree last May, he was drafted to the NFL in 2014 and is entering his sixth season as an offensive guard for the Kansas City Chiefs (pft, child’s play).

You may be inclined to chalk his success up to a “Hail Mary,” but after speaking with him, his triumphs are nothing short of hard-work, tenacity and passion.

“When I first started at McGill, everyone was telling me how hard medical school was and if I wanted to choose medicine, I had to focus 100 per cent on that,” says number 76, MD. But when he quit football to focus on his studies, he noticed a decline in his grades and a void in his life. “I was not able to canalize all my excess energy and I realized I needed football to ground and balance me.” The med student got back on the team and from that point, promised himself he would pursue both careers no matter what.

Duvernay-Tardif was drafted with just a year and a half left of his four-year program. Although his football career ran interference with his medical practice (and vice versa), his coach, supervisors and the Faculty of Medicine at McGill devised a game plan that allowed him to graduate: four months of medical school during the offseason, one more month in the summer and myriad flights. Eight years and a balanced regimen of practice, exams, work-outs and internships later, Duvernay-Tardif got his degree.

For the student-athlete, earning an MD while protecting the QB was predominantly about balance — a model the doctor and football star strives to promote with the Laurent Duvernay-Tardif Foundation. The LDT Foundation encourages young people to get physically active and adopt healthy habits with a goal of promoting the “active student” model. It highlights the importance of striking a balance between studies and sports. “What I want to promote is that you don’t have to necessarily choose one passion over another, like how I didn’t necessarily choose between medicine or football,” says the NFL’s only active MD.

The foundation’s curriculum incorporates sports as well as artistic activities to make sure kids are exposed to multiple pursuits that may become their passion.

Whilst balancing school and sport, the Renaissance man found even-ground. “For me, the two careers really go hand-in-hand,” he says. With a goal of specializing in emergency medicine, the 28-year-old uses his experience on the football field to benefit his medical field of study.

“Say you’re out there in front of 80,000 people and you have one play to make a difference. You have to stay rational and make the logical decision. I feel like it really helps me cope better with the stress of being a physician.”

While swapping shoulder pads for scrubs within days was the most challenging part for Duvernay-Tardif, looking back, he says it’s what kept him grounded. On the field, a team of physicians are there to help optimize his performance. In hospital, he is at the bottom of the food chain and part of a team there to optimize the care of the patient.

“The ‘real people’ I see in hospital remind me that sports are not going to last forever, so you need to have another passion and it needs to be education.” Strive for part brawn and part brain.

While on the subject, it’s time to tackle the elephant in the room (no, not Laurent!). Playing a notoriously dangerous sport known for head injuries may seem paradoxical for a doctor, but Duvernay- Tardif believes he has a role to play in the effort toward change.

“It comes down to changing the technique, the rules, the culture and the support system inside the locker room and also the equipment,” says Duvernay-Tardif, who sits on the NFL Health and Safety Committee. He also works with companies that develop equipment designed to collect head-impact data on the field. This allows the league to monitor those most susceptible to concussions and follow-up with them.

“I try to do the best I can to change the culture about concussions not only as an MD but also as a football player.”

Today, it’s hard to miss the six-foot-five, 321-pound tough guy both in hospital halls and on field frontlines. But when he’s not treating patients, blocking brutes or educating youths, the Montrealer is enjoying food, friends, and family in the city he’s proud to be from.

There will come a day where you might enter a hospital and find yourself entirely in Duvernay-Tardif’s ginormous hands, but that day is a way’s away. The doctor-athlete still has a long way to go in his medical studies and is always looking to improve in both football and medicine. “I know it’s only the beginning of my study in medicine and although I did something very unique, I don’t want to pretend I’m something I’m not,” says Duvernay-Tardif, who is as humble as he is physically imposing.

Duvernay-Tardif, known as the most interesting man in the NFL, knows the league is just the beginning of something for him. “At the end of the day, what you’re going to be doing for most of your life is what you’ve learned in school.” He sees the league as a wonderful adventure and a place that allows him to project the mission of his foundation in which he truly believes.

Sabrina Jonas

Collaboratrice régulière depuis 2014, Sabrina est titulaire d'un diplôme en journalisme de l'Université Ryerson.

A regular contributor since 2014, Sabrina holds a journalism degree from Ryerson University.

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