Marie-Mai
Le même regard intense. Un objectif différent.
La gloire est un phénomène fascinant. Une personne peut grandir sous nos yeux, partager des moments intimes et créer des souvenirs qui resteront gravés dans nos cœurs et nos esprits. Pourtant, nous risquons de ne jamais la rencontrer. Et alors que nous tentons de découvrir cette personne, celle-ci tente de se découvrir elle-même.
À 36 ans, près de deux décennies après avoir fait irruption sur la scène musicale québécoise, il semble que la chanteuse Marie-Mai se soit véritablement trouvée.
Lorsque la pandémie de la COVID-19 s’est installée l’année dernière, l’artiste originaire de Varennes a eu la chance de présenter trois spectacles acoustiques intimes au MTELUS de Montréal, juste avant que tout ne s’arrête. Depuis, elle a eu beaucoup de temps pour réfléchir.
« C’était la première fois que je faisais un spectacle qui était dépouillé et vulnérable », raconte Marie-Mai. « Je voulais faire ça depuis longtemps. Mes spectacles sont toujours si flamboyants et explosifs, alors de pouvoir simplement m’asseoir, chanter et regarder les gens dans les yeux, ça m’a ramenée à l’essentiel. Il n’est pas nécessaire de faire de grands spectacles tous les soirs. Ça peut être simple, et je pense que je rêve de simplicité dans ma vie. »
Ce voyage vers la conscience de soi dure depuis des années.
Tant de choses ont changé depuis son arrivée à 18 ans dans nos salons lors de la première saison du célèbre concours de chant Star Académie. Les admirateurs se souviennent encore de sa voix qui débordait de talent et d’émotion à l’état pur. Elle était déjà une force de la nature tout simplement impossible à ignorer.
« De temps en temps, les gens m’en parlent », dit-elle affectueusement à propos de son passage à l’émission en 2003, où elle s’est finalement classée troisième derrière Marie-Élaine Thibert et le gagnant Wilfred Le Bouthillier. « Pour moi, c’est le plus grand privilège d’avoir fait partie de la première saison. Il y avait quelque chose de spécial cette année-là, car on était si naïfs et on ne savait pas vraiment à quel type de phénomène on participait. Je me souviens qu’on s’est dit : “Imaginez s’il y a 200 000 personnes qui nous regardent.” Et il y en avait presque trois millions. »
Depuis ces premiers moments de vie publique, presque tout ce que
Marie-Mai a touché s’est transformé en or, mais elle est la première à admettre que ce fut un travail sans relâche, rempli d’albums, de tournées, de spectacles télévisés et plus encore. Gratifiant? Oui. Épuisant? Absolument.
C’est ce qui est fou avec la célébrité et la vie en général. Lorsqu’elle atteint un rythme effréné, il est presque impossible de ralentir et de se recentrer. Heureusement pour Marie-Mai, elle a pu trouver l’équilibre dans son âme grâce à une version plus jeune d’elle-même, sa fille de quatre ans, Gisèle.
« Elle a complètement changé ma perspective sur la vie, sur ce qui est important et sur la direction que je dois prendre. J’étais un bourreau de travail. J’étais concentrée sur ma carrière pendant si longtemps et c’était génial », dit Marie-Mai. « J’ai certainement aimé cette vie, mais quand j’ai eu Gigi, c’était comme : Oh là là. Mon monde tourne autour d’elle et ça veut dire que ma santé en tant que femme est vraiment importante. J’ai besoin d’être dans la meilleure forme mentale et physique possible si je veux être un bon parent. Elle a besoin que je sois la meilleure version de moi-même. »
Au fil des ans, Marie-Mai a souvent rendu visite à des enfants malades dans les hôpitaux lors de ses tournées, et lorsque Gigi est entrée dans sa vie, quelque chose a vraiment cliqué. « On éprouve un sentiment de gratitude quand on apprécie vraiment le fait que son enfant est en bonne santé, sachant que ça peut changer en un clin d’œil », dit-elle. « Quand on comprend réellement à quel point c’est fragile, ça donne vraiment envie de s’impliquer davantage. »
Et c’est ici que Leucan fait son entrée, l’association québécoise des enfants atteints de cancer, qui vient en aide à des centaines de familles à travers la province. « Je savais depuis longtemps que je voulais faire partie de ce genre de projet », dit-elle. « Quand ils m’ont appelée, j’étais comme : Oh! Mon Dieu! Oh! Mon Dieu, absolument! Je voulais m’assurer que ma vie n’était pas seulement ma carrière. Je voulais vraiment faire une différence dans ce monde. »
Leucan n’aurait pas pu demander une meilleure ambassadrice et « marraine », car Marie-Mai comprend l’importance d’utiliser sa plateforme pour le bien et ne fait certainement rien à moitié. Dans un geste de solidarité envers les enfants qui luttent contre le cancer, elle s’est même rasé la tête dans le cadre du 20e anniversaire du Défi têtes rasées de Leucan. Certains ont qualifié cette initiative d’audacieuse, mais pour Marie-Mai, ce n’était que la dernière manifestation de sa volonté de se réinventer.
« Je suis une personne qui cherche toujours à analyser comment je me sens, où j’en suis dans ma vie, ce que je peux faire pour m’améliorer en tant qu’artiste et en tant qu’être humain », explique Marie-Mai, qui admet que son image est aussi parfois une source de mauvaise interprétation et de frustration, surtout quand il s’agit de sa musique.
« L’image allait toujours de pair, mais elle n’était jamais le point central. C’est probablement la plus grande erreur que l’on puisse faire à mon sujet. Mais parce que je suis une fille et parce que je suis flamboyante, certaines personnes préfèrent souvent parler de mon image plutôt que de ma musique. »
C’est aussi pourquoi elle a pris du recul par rapport aux réseaux sociaux. Avec près de 300 000 abonnés sur Instagram (@mariemaireal), il serait assez facile pour Marie-Mai d’exploiter sa plateforme et son image à des fins personnelles, mais comme pour tout le reste, son point de vue a changé.
« Il est vraiment important pour moi de garder ce lien avec le public, mais en même temps, je ne veux pas faire partie du problème et de la dépendance que nous avons tous. Oui, si je fais une émission, je vais publier quelque chose à ce sujet, mais j’essaie vraiment de publier des choses qui sont inspirantes », dit-elle. « Que je ne sois pas aussi présente sur les réseaux sociaux ne veut pas dire que je ne collabore pas. »
Elle a choisi d’appliquer le même filtre de prudence à tous ses projets, y compris la très populaire émission Chez Marie-Mai sur Canal Vie, une émission de rénovation résidentielle basée sur son propre espace de vie. Elle a été approchée pour cette émission à un moment où elle vivait des moments difficiles avec son partenaire, le père de Gisèle, David Laflèche. Au lieu de prendre la décision facile de refuser, elle a décidé de donner au projet une tournure positive.
« J’ai essayé de prendre une situation difficile dans ma vie et d’y voir les aspects positifs. À ce moment-là, nous traversions des eaux troubles. Mais nous avons vraiment trouvé ce bel équilibre, lui et moi, en nous permettant de passer un peu de temps seuls et en essayant de vraiment comprendre les choses et d’avoir une meilleure perspective de nous en tant que couple, en tant que famille », dit-elle.
Pourrait-il y avoir un autre projet? « Je ne suis pas sûre », admet-elle. « Il faudrait que ce soit quelque chose d’organique. Je ne vais pas exploiter ma vie personnelle pour les cotes d’écoute, contrairement à beaucoup de gens. » Pour l’instant, elle profite de son expérience d’animatrice de l’émission Big Brother Célébrités sur Noovo, et se réjouit de retrouver ses admirateurs sur une base régulière.
En attendant, Marie-Mai continue de se concentrer sur sa santé. Elle adopte un régime alimentaire sain, principalement végétarien ou végétalien, pratique le yoga et affirme que la méditation a changé sa vie. « Quand j’ai des difficultés, quand j’ai l’impression que les choses vont un peu trop vite, il suffit parfois de cinq minutes pour respirer », dit-elle. « Le bonheur et la santé sont un état d’esprit. »
C’est un excellent rappel pour nous tous, surtout lorsqu’on souhaite mettre cette pandémie derrière nous et regarder vers l’avenir. « J’ai hâte de voir ce qu’il nous réserve et d’accepter que les choses puissent mal tourner et que ce ne soit pas grave, on va s’en sortir », affirme-t-elle avec sa positivité habituelle. « Et si les choses vont bien, alors profitez-en et essayez d’en tirer le maximum. »
Same intense gaze. Different Focus.
Fame is a funny thing. Someone can grow up before our very eyes, sharing intimate moments and creating memories that last forever in our hearts and minds. Yet, we may never actually meet that person. We also may not realize that while we’ve spent so much time discovering them, they’ve unwittingly used that time to discover themselves.
At 36, nearly two decades after bursting onto the Quebec music scene, it seems singer Marie-Mai has truly found herself.
When the COVID-19 pandemic took hold last year, the Varennes-native was fortunate enough to perform three intimate acoustic shows at Montreal’s MTELUS right before everything shut down. Since then, she’s had plenty of time to reflect.
“It was the first time that I actually made a show that was bare and vulnerable,” says Marie-Mai. “I had been wanting to do that for a long time. My shows are always so flamboyant and explosive, so to be able to just sit down and sing and look people in the eyes, it brought me back to basics. It doesn’t have to be huge shows every night. It can be simple and I think that I’m longing for simple in my life.”
That journey to self-awareness has been years in the making.
So much has changed since she first came into our living rooms as an 18 year old on the inaugural season of the popular singing competition Star Académie. Fans still recall how her voice overflowed with raw talent and emotion. She was already a force to be reckoned with and simply impossible to ignore.
“Every so often people bring it up,” she says fondly of her time on the show in 2003, where she ultimately placed third behind Marie-Élaine Thibert and winner Wilfred Le Bouthillier. “To me, it's the biggest privilege to have been a part of the first season. There was something special that year with us being so naive and not really knowing in what type of phenomenon we were part of. I remember us saying, ‘Imagine if there’s, like, 200,000 people watching.’ And there were almost three million.”
Since those first public moments, nearly everything Marie-Mai touched has turned to gold, but she’s the first to admit that it’s been a non-stop grind filled with albums, tours, TV shows and so much more. Gratifying? Yes. Exhausting? Absolutely.
That’s the crazy thing about stardom and life in general. When it reaches a breakneck pace, it’s nearly impossible to slow it down, refocus and find one’s centre. Thankfully for Marie-Mai, she was able to find that sweet spot in her soul thanks to a younger version of herself, her four-year-old daughter Gisèle.
“She completely changed my perspective on life, what’s important and where my focus should go. I was a workaholic. I was focused on my career for so long and it was great,” says Marie-Mai. “I definitely loved that life, but when I had Gigi, it was like, oh my goodness, my world revolves around her and that means my health as a woman is really important. I need to be in the best shape that I can be mentally and physically for her if I want to be a good parent. She needs me to be the best version of myself.”
Over the years, Marie-Mai would often visit sick children in hospitals while on tour, and when Gigi came into her life, something really clicked. “You get a sense of gratefulness where you really appreciate the fact that your child is healthy, knowing that this could change in a heartbeat,” she says. “When you really understand how fragile this is, it really makes you want to be more involved.”
Enter Leucan, the Quebec association for children with cancer, which helps hundreds of families across the province. “I knew for a long time that I wanted to be a part of something like that,” she says. “When they called me to ask if I wanted to be a part of it, I was like, oh my God, oh my God, absolutely. I wanted to make sure that my life was not just my career. I wanted to make a real difference in this world.”
They couldn’t have asked for a better ambassador and “Godmother,” because Marie-Mai understands the importance of using her platform for good and certainly doesn’t do anything halfway. In a display of solidarity toward children battling cancer, she even shaved her head as part of Leucan’s 20th anniversary of the Shaved Head Challenge. Some called it daring, but for Marie-Mai, it was just the latest display of her willingness to reinvent herself.
“I'm a person who always analyzes how I'm feeling, where I’m at in my life, what I can do to improve both as an artist and as a human being,” she says, admitting that her image has also been a source of misinterpretation and frustration at times, especially when it comes to her music.
“Image always went hand-in-hand, but it was never the main focus. That's probably the biggest misconception about me. But because I'm a girl and because I’m flamboyant, some people would rather talk about my image than my actual music a lot of the time.”
That’s also why she’s taken a few steps back from social media. With nearly 300,000 followers on Instagram alone (@mariemaireal), it would be easy enough for Marie-Mai to leverage her platform and image for personal gain, but as with everything else, her perspective has changed.
“It's really important for me to keep that connection with the public, but at the same time, I don't want to be part of a problem and an addiction that we all have. Yes, if I'm doing a show, I'm going to post something about it, but I really try to post stuff that is inspiring,” she says. “Not being on social media as much doesn't mean that I'm not doing my part.”
She’s chosen to apply the same cautious filter to all of her projects, including the highly-rated Chez Marie-Mai on Canal Vie, a home renovation show that was based on her own living space. She was approached by the show at a time when she was experiencing tough times with her partner, Gisèle’s father, David Laflèche. Instead of making the easy decision to turn it down, she decided to put a positive spin on it.
“I tried to take a difficult situation in my life and see the positives in it. Right at that moment, we had been going through rough waters. But we really found this great balance, he and I, by allowing us to spend a little time on our own and trying to really figure things out and get a better perspective of us as a couple, as a family,” she says.
What about a follow-up project? “I'm not sure,” she admits. “It would have to be an organic thing. My personal life is not something that I'm going to milk for ratings, unlike many people.” For now, she’s enjoying her time as the host on Big Brother Célébrités on Noovo, and looking forward to getting back out in front of her fans on a regular basis.
In the meantime, Marie-Mai continues to focus on staying healthy. She eats a clean, often vegetarian or vegan diet, dabbles in yoga and says that meditation has been a game-changer in her life. “When I'm having a hard time, when I feel like things are going a little too fast, sometimes all it takes is five minutes to breathe,” she says. “Happiness and health are part of a mindset.”
That’s a great reminder for all of us, especially when we’d like to put the pandemic behind us and look ahead to the future. “I'm looking forward to what it has to offer and accepting that things might get bad and that’s okay, we'll get through it,” she affirms with her usual positivity. “And if things are okay and good, then enjoy it and try to make it count.”