Félix Auger-Aliassime
La définition de l’excellence
Le parcours de la jeune vedette du tennis Félix Auger-Aliassime jusqu’au sommet
« Je vais m’en souvenir, c’est certain. Je me souviens de tous les tournois, mais celui-là en particulier parce que le public, le son, l’atmosphère étaient à un autre niveau. »
Ce sont les mots prononcés par Félix Auger-Aliassime, visiblement déçu, après son élimination de la Coupe Rogers (maintenant l’Omnium Banque Nationale) par une chaude journée d’été en 2019. Âgé de seulement 19 ans à l’époque, Félix avait réellement charmé la foule montréalaise de près de 12 000 personnes réunie au stade IGA.
Il était en contrôle du match. Jusqu’à ce qu’il ne le soit plus.
Finalement, Karen Khachanov, huitième tête de série, s’est avéré trop fort, mais il y avait quelque chose de spécial dans l’air ce soir-là. Quelque chose que les fans ont gardé dans leur esprit, convaincus qu’ils venaient de voir l’un des leurs s’engager sur la voie de la célébrité.
En fait, l’équilibre du pouvoir dans le tennis mondial avait déjà commencé à basculer, avec la feuille d’érable qui faisait pencher la balance dans les tournois du monde entier. Les personnalités canadiennes Milos Roanic, Vasek Pospisil, et Eugénie Bouchard faisaient déjà parler d’elles sur la scène internationale depuis un certain temps.
Puis, Félix, aux côtés de jeunes talents comme Denis Shapovalov, Bianca Andreescu (qui a remporté le titre de l’US Open en 2019) et Leylah Annie Fernandez, qui émergeait tranquillement, ont commencé à prendre d’assaut la prochaine génération de grands joueurs.
Classé 108e sur le circuit ATP à la fin de 2018, Félix Auger-Aliassime a grimpé en flèche jusqu’au 20e rang pour clôturer l’année 2019, une place qu’il continuera à occuper à la fin de 2020. Puis, en l’espace de seulement 12 mois, FAA a réussi à entrer dans le top 10 pour la toute première fois de sa jeune carrière et a terminé l’année au 11e rang, attirant ainsi l’attention du monde entier.
La plupart des joueurs de tennis ne peuvent que rêver de respirer l’air précieux du top 10, et une fois cet objectif atteint, beaucoup d’entre eux s’en contentent. Mais Félix Auger-Aliassime avait encore de nombreux objectifs en vue, notamment un premier titre ATP en simple.
Ce moment est arrivé cette année en février, lorsqu’il a battu Stefanos Tsitsipas, classé troisième au monde, 6-4, 6-2 en finale du tournoi mondial de tennis ABN AMRO à Rotterdam. Après huit tentatives infructueuses en finale ATP, ce premier titre a été remporté lors du même tournoi où il a fait ses débuts en 2018 en tant que wild card.
« C’est le plus beau jour de ma carrière », a-t-il déclaré à Tennis Canada après la victoire. « J’espère que c’est le premier d’une longue série ».
Les grands moments sportifs semblent avoir une étrange façon de boucler la boucle, et l’heure de Félix était enfin arrivée. Mais il y a une différence entre arriver et rester, car les champions sont généralement définis par leur capacité innée à atteindre le sommet... et à y rester.
C’est le défi qui attend le jeune Montréalais, qui sait qu’il devra frapper chaque balle comme si c’était la dernière pour que son nom soit un jour mentionné dans le même souffle que ceux qu’il a imités en grandissant, et dont certains continuent de dominer la scène mondiale.
Il suffit de penser à la récente défaite de Félix Auger-Aliassime aux mains de Rafael Nadal au quatrième tour de Roland-Garros. Un Félix puissant et déterminé était au rendez-vous, entraînant Nadal, 36 ans, jusqu’au bout dans un combat en cinq manches qui a duré plus de quatre heures. Mais le rusé roi de la terre battue a trouvé le moyen de s’imposer à Roland Garros, un tournoi qu’il domine depuis que Félix a cinq ans.
C’était un nouveau rappel de ce qu’il faut pour que des jeunes déjà exceptionnels comme Auger-Aliassime franchissent la fine ligne qui sépare l’excellence de la légende. Rien n’est donné. Tout se mérite.
Le désir de Félix de travailler pour atteindre cet objectif est ce qui est le plus prometteur.
Car si les amateurs de tennis ont passé les 36 derniers mois à découvrir le jeune Montréalais à travers son ascension fulgurante dans le classement, il a gagné chaque échelon depuis qu’il a tenu une raquette pour la première fois. Et son succès n’est pas une surprise pour ses proches, notamment Sylvain Bruneau.
M. Bruneau, une figure de proue de longue date sur la scène canadienne de l’entraînement et du leadership en tennis, a remarqué pour la première fois le jeune Félix, âgé de sept ans, alors qu’il travaillait avec Équipes du Québec. Il a rapidement réalisé qu’il était différent des autres. Même à cet âge, Félix semblait déterminé à suivre sa voie; il surpassait ses camarades et travaillait plus fort.
Quatorze ans plus tard, ce même petit garçon continue de stimuler Félix de l’intérieur, alors qu’il marche dans le tunnel, le poussant à viser plus haut, à courir plus vite et à servir plus fort.
On ne peut s’empêcher de se demander si Toni Nadal a remarqué les mêmes éclats de jeunesse chez son neveu Rafa, qu’il a entraîné de l’âge de quatre ans jusqu’en 2017. Il semble tout à fait approprié que l’énigmatique « Uncle Toni » (comme on l’appelle affectueusement) ait récemment pris Félix sous son aile en tant que nouvel élève.
Ce que M. Bruneau a vu et ce que l’oncle Toni voit maintenant, c’est ce que Sam Aliassime et Marie Auger ont vu et cru depuis toujours.
Sam, arrivé du Togo à Montréal en 1999, a épousé Marie, une enseignante de Montréal. Peu après la naissance de leur fils, ils ont déménagé dans une banlieue de Québec où l’amour de Sam pour le tennis est devenu une affaire de famille. Félix et sa sœur aînée, Malika, ont rapidement adopté ce sport, mais c’est Félix qui a trouvé son rythme et a gravi les échelons chez les jeunes.
À l’âge de 14 ans, Félix est revenu à Montréal pour s’entraîner au Centre national de tennis et s’est rapidement imposé comme l’une des prochaines grandes vedettes du Canada, alors qu’il excellait dans les tournois et attirait l’attention de ses camarades.
Aujourd’hui, à l’âge de 21 ans, ce n’est pas un secret que Félix Auger-Aliassime aspire à être le joueur numéro un au monde et à remporter une multitude de championnats majeurs. Tout joueur professionnel rêve de ces moments. Mais l’ADN d’un champion est souvent ancré dans des questions qui vont bien au-delà de la feuille de statistiques ou de l’armoire à trophées.
« Depuis qu’il est enfant, Félix a une aura lorsqu’il entre sur le terrain. Il est passionné et motivé, mais il affiche aussi son côté sensible », a déclaré Marie lors d’une entrevue avec Tennis Canada en 2019. « Il n’est pas seulement un bon joueur, c’est aussi une bonne personne. »
Parole de maman.
Grâce à un environnement familial et communautaire favorable qui a encouragé la bonne volonté, le travail assidu et la gratitude depuis le premier jour, Félix a longtemps été inspiré à être la meilleure version de lui-même — une personne complète, un jeune leader et un citoyen du monde. Son désir de réussir n’est éclipsé sans doute que par son désir de redonner aux autres.
L’initiative #FAAPointsForChange en est la preuve.
Visant à améliorer l’éducation et la protection des enfants au Togo, pays d’origine de son père, Félix Auger-Aliassime fait un don de cinq dollars pour chaque point gagné tout au long de la saison, et BNP Paribas s’engage à verser 15 dollars par point. L’argent récolté permet de financer le programme EduChange de CARE, qui soutient des milliers d’enfants de la région de Kara en leur donnant accès à l’éducation, notamment par le sport, et en les protégeant contre toute forme de violence.
La carrière d’un athlète, dans n’importe quel sport, est ponctuée de moments. Si Félix Auger-Aliassime se souvient toujours de la déception ressentie dans des endroits comme Montréal ou Paris, il continuera également à chérir des moments comme Rotterdam.
Ces moments peuvent définir Félix en tant que joueur, mais ils ne le définissent pas en tant que personne. Pour lui, le tennis va au-delà de ce qui se passe entre les lignes blanches : c’est un vecteur de changement.
C’est ce niveau de conscience personnelle qui permet à la véritable excellence d’émerger.
The Definition of Greatness
The blueprint for young tennis star Félix Auger-Aliassime’s rise to the top
“For sure I’ll remember it. I remember every tournament, but this one in particular because the public, the sound, the atmosphere was another level.”
Those were the words uttered by a visibly gutted Félix Auger-Aliassime after bowing out of the Rogers Cup (now the National Bank Open) on a warm summer day back in 2019. Just 19 years of age at the time, Auger-Aliassime had the hometown Montreal crowd of nearly 12-thousand people at IGA Stadium in the palm of his hand.
He was in control of the match. Until he wasn’t.
In the end, eighth seed Karen Khachanov simply proved to be too much, but there was something special in the air that night. Something fans tucked into the backs of their minds, confident that they’d just watched one of their own embark on a path to stardom.
In fact, the balance of power in global tennis had already been shifting, with the maple leaf weighing heavily in the balance at tournaments around the world. The likes of Canadians Milos Roanic, Vasek Pospisil, and Eugénie Bouchard had already been turning heads on the international tennis scene for some time.
Enter Auger-Aliassime, along with fellow generational teen talents Denis Shapovalov, Bianca Andreescu (who captured the 2019 US Open title) and a quietly emerging Leylah Annie Fernandez, who were starting to take the next generation of greatness by storm.
Ranked #108 on the ATP tour at the end of 2018, Auger-Aliassime skyrocketed to #20 to close out 2019, a spot he would also continue to occupy by the end of 2020. Then, within the span of just 12 months, FAA managed to crack the top-10 for the very first time of his young career and finished the year at #11, effectively putting the world on notice.
Most tennis players can only dream of breathing the rarified air of the top 10, and once reached, it would be good enough for many. But Auger-Aliassime still had plenty of milestones fixed squarely in his crosshairs, including an elusive first ATP singles title.
That moment would arrive in February of this year, as Auger-Aliassime defeated Stefanos Tsitsipas, ranked #3 in the world, 6-4, 6-2 in the final of the ABN AMRO World Tennis Tournament in Rotterdam. After eight unsuccessful attempts in ATP finals, Auger-Aliassime’s inaugural title came at the same tournament where he made his 2018 debut as a wild card.
“It’s the happiest day of my career,” he told Tennis Canada after the win. “Hopefully this is the first of many to come.”
Great sporting moments seem to have a strange way of coming full circle, and Félix’s time had finally arrived. But there’s a difference between arriving and staying, as champions are typically defined by their innate ability to rise to the summit… and stay there.
That is the challenge that lies ahead for the young Montrealer, who knows he’ll have to strike every ball like it’s his last in order for his name to one day be mentioned in the same breath as those he grew up emulating, some of whom continue to dominate the world stage.
One needs to look no further than Auger-Aliassime’s recent defeat at the hands of Rafael Nadal in the fourth round of the French Open. A powerful and determined Félix was right there, taking the 36-year-old Nadal the distance in a five-set battle that lasted more than four hours. Still, the wily king of the clay found a way to prevail at Roland Garros, a tournament Nadal has dominated since Félix was five years old.
It was another reminder of what it takes for already exceptional up-and-comers like Auger-Aliassime to cross the razor-thin line between great and legendary. Nothing is given. Everything is earned.
Auger-Aliassime’s desire to work for it is what’s most promising.
While tennis fans may have spent the last 36 months discovering the young Montrealer through his meteoric rise through the ranks, he’s been earning every rung on the ladder since he first gripped a racket. His success also comes as no surprise to those closest to him, including Sylvain Bruneau.
Bruneau, a long-time fixture on Canada’s tennis coaching and leadership scene, first spotted 7-year-old Félix while working with Équipes du Quebec and realized that he was different from the rest. Even at that tender age, Auger-Aliassime appeared to be laser-focused on his path, outshining and outworking his peers.
Fourteen years later, that same little boy continues to push Félix from within, whispering to him as he walks down the tunnel, challenging him to reach higher, run faster, serve harder.
One can’t help but wonder if Toni Nadal noticed the same youthful flashes from his nephew Rafa, who he coached from the age of four until 2017. It seems quite fitting that the enigmatic “Uncle Toni” (as he’s affectionately known) has recently taken Auger-Aliassime under his wing as his newest pupil.
What Bruneau once saw and what Uncle Toni now sees is what Sam Aliassime and Marie Auger saw and believed in all along.
Sam, who came to Montreal from Togo in 1999, married Marie, a Montreal teacher. Shortly after their son was born, they moved to a Quebec City suburb where Sam’s love for tennis became a family affair. Both Félix and older sister Malika quickly took to the sport, but it was Félix who found his groove and shot up the youth ranks.
By the age of 14, Auger-Aliassime had moved back to Montreal to train at the National Tennis Centre and was quickly cementing his place as one of Canada’s next big things, excelling in tournaments and catching the eyes of his peers.
Now, at the age of 21, it’s no secret that Auger-Aliassime aspires to be the number-one player in the world with a multitude of major championships to call his own. Every professional player dreams of those moments. But the DNA of a champion is so often rooted in matters that go far beyond the stats sheet or trophy cabinet.
“Since he was a child, Félix has had an aura when he steps onto the court. He is passionate and driven, but also displays his sensitive side,” said Marie in a 2019 interview with Tennis Canada. “He is not just a good player, he is a good person.”
A mother knows.
Thanks to a supportive family and community environment that has fostered good will, hard work, and gratitude since day one, Auger-Aliassime has long been inspired to be the very best version of himself — a complete person, youthful leader and global citizen. His desire to succeed is, perhaps, only eclipsed by his desire to give back.
The #FAAPointsForChange initiative is proof of that.
Aimed at improving education and protection of children in Togo, his father’s country of origin, Auger-Aliassime donates $5 for each point won throughout the season, with BNP Paribas matching it at $15 per point. The money raised helps to fund CARE’s EduChange programme, which supports thousands of children from the Kara region by giving them access to education, especially through sport, and protecting them against any form of violence.
An athlete’s career, in any sport, is punctuated by moments. While Auger-Aliassime will always recall the sting of disappointment in places like Montreal or Paris, he will also continue to cherish moments like Rotterdam.
Those moments may define Félix as a player, but they don’t define him. For Auger-Aliassime, tennis is more than just what happens between the white lines — it’s a vehicle for change.
It’s that level of self-awareness that allows true greatness to emerge.