Chantal Machabée
Recommencer à zéro et repartir du bon pied
Comment Chantal Machabée a transformé une carrière de rêve à la télévision en un rêve devenu réalité avec les Canadiens de Montréal
La vie est remplie de moments. Beaucoup d’entre eux sont petits. Certains sont plus importants. Puis, il y a ces moments rares qui peuvent tout changer.
« J’ai eu les larmes aux yeux », se souvient Chantal Machabée en évoquant le moment où elle l’a vue pour la première fois.
C’était au début de l’année 2022. Mme Machabée, pilier d’excellence de longue date sur la scène de la télédiffusion sportive montréalaise, venait de se joindre aux Canadiens de Montréal en tant que nouvelle vice-présidente des communications de l’équipe, après avoir exercé son métier pendant plus de trois décennies au sein du Réseau des sports (RDS).
Quelques jours à peine après son entrée en fonction, dans un secteur du Centre Bell qui avait toujours été hors de sa portée en tant que journaliste de télévision, Mme Machabée est tombée sur une imposante photo près du bureau des communications et du vestiaire de l’équipe. Les légendes Maurice Richard, Jean Béliveau et Guy Lafleur y figuraient.
« J’ai failli pleurer, dit-elle. J’ai réalisé que j’étais vraiment dans l’équipe de Guy. »
Dans les années 1960 et 1970, l’époque qui a vu grandir Mme Machabée, il n’y avait rien de plus grand ou de meilleur que les Canadiens de Montréal. Les Canadiens incarnaient l’identité collective et l’esprit de la ville. Pourtant, pour une raison ou une autre, ni le bleu-blanc-rouge ni le sport ne furent jamais une priorité dans la famille Machabée.
« Personne n’aimait le sport. Mon père détestait ça [le hockey] », admet la Lavalloise.
Mais un soir, tout a changé.
« J’étais avec mes cousins et ils regardaient le hockey. Je me suis assise avec eux dans le salon et j’ai vu ce gars, le numéro 10, patiner sur la glace et marquer des buts », raconte Mme Machabée, la voix emportée par la nostalgie.
C’était encore un de ces moments fugaces. Quelque part dans cet éclair de vitesse et de grâce de Lafleur, quelque chose dans son cœur et son esprit s’était soudain épanoui.
« En regardant Guy, je me suis sentie interpellée. Je voulais le voir. Je voulais le connaître, dit-elle. Je suis devenue une fan et une journaliste grâce à lui, et j’étais une petite fille, pas un garçon qui jouait au hockey. »
Lafleur, pierre angulaire de la dynastie des Canadiens dans les années 1970, a marqué tous ceux qu’il a rencontrés au fil des ans, jusqu’à sa triste disparition en avril 2022, après une lutte de près de trois ans contre le cancer.
« J’ai dit à Guy qu’il avait changé ma vie pour le mieux », raconte Mme Machabée.
La vie fonctionne de manière mystérieuse. Aujourd’hui, la voici, les deux pieds fermement plantés dans les couloirs sacrés de la gloire du hockey, l’une des principales têtes pensantes du club, en position de partager sa passion de toujours et son point de vue avec les étoiles de demain.
« Je dis souvent aux joueurs qu’ils peuvent changer la vie et le chemin de quelqu’un », raconte Mme Machabée, qui insiste sur le fait que Montréal est un endroit unique en son genre.
« Les supporters connaissent le hockey. Ils reconnaissent les efforts, le talent. Ils aiment nos joueurs. Je reçois chaque jour de très nombreux messages de fans. Ils veulent voir les joueurs, leur parler, c’est fantastique. Mais je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi intense », ajoute-t-elle en riant.
La décision
Naturellement, on pourrait penser qu’accepter une offre de se joindre à l’organisation des Canadiens de Montréal, peu importe le poste, est une décision facile à prendre, mais à l’époque, cette proposition a suscité une réflexion de la part de Mme Machabée.
« L’an dernier, je venais d’avoir 57 ans quand Geoff Molson (propriétaire, président et chef de la direction des Canadiens de Montréal, du Centre Bell et d’Evenko) et France Margaret Bélanger (présidente, sports et divertissement) m’ont appelée », se souvient Mme Machabée.
« J’étais à l’âge de penser à ma retraite, plus qu’à un nouveau défi. Il s’agissait d’une nouvelle carrière. Je repartais à zéro. »
Au fond d’elle-même, Mme Machabée savait que c’était ce qu’elle voulait depuis toujours, mais l’innovatrice en elle ne voulait pas simplement travailler pour les Canadiens. Elle voulait plutôt avoir un impact sur les Canadiens.
Près d’un mois s’est écoulé, ponctué de nombreuses conversations téléphoniques et d’une réflexion approfondie, avant que Mme Machabée ne se décide enfin à faire le grand saut. Aujourd’hui, alors qu’elle entame sa deuxième saison avec les Canadiens, elle ne peut s’empêcher de se féliciter d’avoir pu transformer une carrière de rêve en un rêve devenu réalité.
Même si elle avait déjà cimenté sa célébrité dans le paysage médiatique québécois, sa famille et ses amis proches n’ont pas pu résister à célébrer le fait qu’elle ait décroché un emploi au sein de la franchise la plus chargée d’histoire de la LNH.
« Lorsque j’ai été embauchée par les Canadiens, mes fils [Hugo et Simon], qui sont plutôt discrets, sont allés sur Facebook et ont écrit quelque chose d’incroyable comme “Bravo maman! Nous sommes si fiers de toi! Je t’aime” », se souvient Mme Machabée. « Ils n’ont pas l’habitude de faire ça. J’ai été très surprise. Je pleurais… J’étais tellement émue. »
Faire partie de l’équipe
Une fois le raz-de-marée d’émotions passé, Mme Machabée a traversé une période d’adaptation inévitable, car elle a dû faire face à l’incertitude liée au passage du statut de commentatrice à celui de collègue.
« Couvrir une équipe et faire partie d’une équipe sont deux choses totalement différentes, affirme-t-elle. Je critiquais l’équipe et certains joueurs. Ça faisait partie de mon travail. Quand j’ai commencé, je me suis demandé comment ils allaient se comporter avec moi. »
Certes, elle avait l’avantage de connaître un peu mieux certains vétérans comme Carey Price, Brendan Gallagher et Paul Byron pour avoir passé du temps dans le vestiaire au fil des ans, mais cela n’offrait aucune garantie.
Heureusement, ces appréhensions ont été rapidement dissipées.
Tous les joueurs ont accueilli la nouvelle vice-présidente à bras ouverts, ce qui lui a permis de pousser un soupir de soulagement et de s’installer immédiatement dans son nouveau rôle. Après tout, il s’agissait d’un rôle où des relations étroites, du vestiaire à la salle du conseil d’administration, seraient essentielles à sa réussite et à celle de l’équipe, surtout si l’on tient compte de la charge de travail intense qui l’attendait.
Un jour d’un match peut facilement être un marathon de 16 heures pour Mme Machabée. La journée commence souvent par une arrivée au Centre Bell avant 9 h et ne se termine que sur le coup de minuit. Ajoutez à cela un long trajet de retour à Blainville et une revue de tout ce qui se passe sur Twitter sous l’effet de l’adrénaline, et il se peut que la tête de Mme Machabée ne tombe pas sur l’oreiller avant 3 heures du matin.
Les choses ne ralentissent pas non plus en dehors des jours de match, car le besoin d’acquérir et de diffuser des informations est infini.
« Je dois savoir tout ce qui se dit sur l’équipe. Je lis beaucoup. J’écoute la radio. En fait, je travaille tout le temps parce que ça ne s’arrête jamais », avoue-t-elle.
L’équipe reçoit également entre 50 et 80 demandes d’interview par semaine pour les joueurs, non seulement à Montréal, mais aussi dans le monde entier.
« C’est beaucoup plus difficile que je ne le pensais. Nous sommes critiqués pour tout et ça vient souvent de mes amis des médias, concède-t-elle. Parfois, ils disent que nous ne sommes pas transparents et que nous cachons des choses, ce qui n’est pas le cas. Nous protégeons simplement nos joueurs. Ça me touche. Je fais des efforts pour ne plus me sentir visée, mais c’est difficile ».
Il est également difficile de maintenir des habitudes saines au milieu de tout ce joyeux chaos. Heureusement, le Centre Bell et le Complexe sportif Bell ont accès à un chef professionnel qui veille à ce que tout le monde soit bien nourri. Mme Machabée trouve également le temps de faire du jogging, l’une de ses activités préférées, même lorsqu’elle est sur la route avec l’équipe.
Et comment aime-t-elle se détendre après une longue journée? « Avec un verre de vin et un bain moussant », dit-elle en riant.
Famille professionnelle
Mme Machabée admet qu’elle n’aurait jamais pu faire tout ce travail seule et elle est reconnaissante du soutien inestimable de son équipe de communication, composée de Charles Saindon-Courtois (gestionnaire, communications hockey), Guillaume Ouimet (coordonnateur principal, communications hockey) et Timothy Gagnon (adjoint aux communications hockey).
« Mes collègues sont vraiment incroyables. C’est tout simplement une entreprise très familiale, et ça commence avec Geoff et France », explique Mme Machabée. « J’ai mangé avec Geoff, sa femme et ses enfants lors du match des étoiles. Nick [Suzuki] était là avec sa petite amie. C’était comme un souper de famille. C’est ainsi que Geoff traite tout le monde. »
L’entraîneur-chef ne fait pas exception à la règle. Mme Machabée se souvient avec émotion de plusieurs appels téléphoniques reçus pendant la saison morte de la part d’un autre Lavallois, Martin St-Louis. Il l’appelait simplement pour prendre des nouvelles de sa famille et pour savoir comment se déroulait son été.
« Il faisait ça avec tout le monde. C’est comme si mon frère m’appelait », dit-elle, enchantée de travailler avec le membre du Temple de la renommée du hockey, qui réussit à être à la fois terre-à-terre et plus grand que nature.
« La première fois que j’ai entendu un discours de Marty, j’ai eu des frissons. J’ai eu la chair de poule. J’ai hâte qu’on soit en séries éliminatoires et qu’on se donne à fond ».
Mme Machabée a également le privilège d’être l’une des nombreuses femmes exceptionnelles et talentueuses au sein de l’organisation du Canadien, qui continuent de laisser leur empreinte collective sur tous les aspects des réalisations de l’équipe, tant sur la glace qu’à l’extérieur. En fait, les femmes représentent actuellement 60 % des cadres supérieurs du Groupe CH.
« C’est nouveau pour moi. À RDS, j’étais pratiquement la seule femme à couvrir les Canadiens. C’est génial et ça commence avec France
[Margaret Bélanger] », déclare Mme Machabée à propos de la toute première femme présidente de l’équipe. « Il y en a beaucoup d’autres et c’est amusant parce qu’elles apportent une nouvelle énergie. »
Toutefois, elle n’hésite pas à souligner qu’un leadership féminin exceptionnel n’a rien de nouveau, même dans son secteur d’activité où les femmes se sont imposées depuis des décennies.
Mme Machabée, bien que réticente à braquer les projecteurs sur elle, est l’une de ces pionnières. En 1989, elle est devenue la première femme à présenter un bulletin d’informations sportives quotidien au Québec lorsqu’elle a animé l’épisode inaugural de Sports 30 sur RDS. Depuis, elle n’a cessé de fixer la barre et d’inspirer ses pairs.
« Nous devons continuer à nous battre pour les femmes et leur place dans le monde, c’est important », affirme Mme Machabée. Elle attend également avec impatience le moment où la balance sera vraiment équilibrée et où la conversation pourra simplement tourner autour du leadership, et non du leadership féminin. « J’attends avec impatience le jour où nous n’aurons plus à en parler de cette manière », dit-elle.
Lorsque Mme Machabée parle, les gens écoutent. Et elle a beaucoup d’histoires et de connaissances à partager avec près de 40 ans d’expérience à son actif. Grâce à son partenariat avec le groupe MVP (mvpgroupagency.com), elle est ravie de pouvoir le faire de temps en temps en tant qu’oratrice principale.
L’agence québécoise de marketing sportif a été créée dans le but de promouvoir le sport et ses valeurs positives afin d’inspirer les entreprises et de motiver les communautés. Mme Machabée se joint à d’autres personnalités publiques du sport comme Patrick Roy, Yvan Cournoyer, Bruny Surin, Joannie Rochette, Alexandre Bilodeau et plusieurs autres.
Lors d’une récente conférence, Mme Machabée a été interpellée par une invitée qui lui a avoué qu’elle avait failli ne pas venir, jusqu’à ce qu’on la convainque. Cette femme se trouvait dans une situation similaire dans sa vie et sa carrière. Elle se trouvait devant une nouvelle offre d’emploi, mais hésitait à s’y lancer à ce stade avancé de sa vie.
Sans hésiter, Mme Machabée l’a encouragée à le faire.
« Demain matin, j’appelle et j’accepte le poste », lui dit la femme, visiblement émue. « C’est un signe, j’avais besoin de vous écouter. »
Un de ces moments rares, peut-être.
C’est cette proximité avec la communauté qui fait du Canadien de Montréal un choix idéal pour Mme Machabée, qui incarne la passion et les valeurs des grands qui l’ont précédée.
Guy serait fier.
Starting over and just getting started
How Chantal Machabée turned a dream career in television into a dream come true with the Montreal Canadiens
Life is made up of moments. Many of them small. Some, bigger than others. Then, there are the rare few that stop you dead in your tracks.
“I had tears in my eyes,” recalls Chantal Machabée of the moment she first saw it.
It was early 2022. Machabée, a longtime pillar of excellence on the Montreal sports broadcasting scene, had just joined the Montreal Canadiens as the team’s new vice president of communications after plying her trade for more than three decades with the Réseau des Sports (RDS).
Mere days into her new role, in an area of the Bell Centre that had always been just beyond her reach as a television reporter, Machabée came upon a large photograph near the communications office and team locker room. On it, stood legends Maurice Richard, Jean Béliveau and Guy Lafleur.
“I almost cried,” she says. “I realized I was really on Guy’s team.”
When Machabée was growing up in the 1960s and 1970s, there was inarguably nothing bigger or better than the Montreal Canadiens. The Habs embodied the city’s collective identity and spirit. Yet, for some reason, neither the bleu-blanc-rouge, nor the sport, were ever much of a priority in the Machabée household.
“Nobody liked sports. My father hated it [hockey],” admits the Laval native.
But that all changed one night.
“I was with my cousins and they were watching hockey. I sat down with them in the living room and saw this guy, number 10, skating down the ice and scoring goals,” says Machabée, her voice trailing off with nostalgia.
It was another one of those fleeting moments. Somewhere in that flash of Lafleur’s speed and grace, something in her heart and mind had suddenly blossomed.
“Just watching Guy, I connected. I wanted to see him. I wanted to know him,” she says. “I became a fan and I became a journalist because of him, and I was a little girl, not a boy playing hockey.”
Lafleur, a cornerstone of the Canadiens dynasty in the 1970s, left a mark on everyone he encountered through the years, until sadly passing away in April, 2022 following a nearly three-year battle with cancer.
“I told Guy that he changed my life for the better,” says Machabée.
Life works in mysterious ways. Now, here she was, both feet firmly planted in the hallowed halls of hockey greatness as one of the club’s key thought-leaders, and in a position to share her lifelong passion and perspective with the stars of tomorrow.
“I often tell the players that they can change someone’s life and path,” says Machabée, who insists there’s nowhere quite like Montreal.
“The fans know hockey. They recognize the effort, the talent. They love our players. I receive many, many messages every day from fans. They want to see the players, to talk to them, it’s fantastic. But I didn’t expect that it would be so intense,” she adds with a laugh.
The decision
Naturally, one would think that accepting an offer to join the Montreal Canadiens organization in almost any capacity might seem like a no-brainer, but it actually gave Machabée reason for pause at the time.
“Last year, I had just turned 57 when Geoff Molson (Owner, President and CEO of the Montreal Canadiens, Bell Centre and Evenko) and France Margaret Bélanger (President, Sports and Entertainment) called me,” recalls Machabée.
“I was at the age of thinking about my retirement, more than thinking about having a new challenge. It was a new career. I would be starting from scratch.”
Deep inside, Machabée knew it was something she wanted all along, but the innovator in her didn’t want to just work for the Canadiens. Instead, she wanted to make an impact on the Canadiens.
Nearly a month would go by, filled with many phone conversations and careful contemplation, before Machabée finally decided to take the plunge. Now, into her second season with the Habs, she still has to pinch herself over the fact that she was able to turn a dream career into a dream come true.
Even though she’d already cemented her celebrity status on Quebec’s media landscape, the excitement of landing a job with the most-storied franchise in NHL history was something her family and close friends couldn’t resist celebrating.
“When I was hired by the Habs, my sons [Hugo and Simon], who are pretty quiet, went on Facebook and posted something incredible like, ‘Way to go Mom! We’re so proud of you! Love you,’” recalls Machabée. “They don’t usually do that. I was very surprised. I was crying... I was so emotional.”
Part of the team
Once the initial tidal wave of emotions subsided, Machabée was faced with an unavoidable adjustment period as she navigated the uncertainty of transitioning from commentator to colleague.
“Covering a team and being part of a team are two totally different things,” she affirms. “I was criticizing the team and some of the players. That was part of my job. When I started, I wondered how they would act with me?”
Granted, she had the benefit of knowing some of the veteran leaders like Carey Price, Brendan Gallagher and Paul Byron a little better from her time in the room over the years, but that provided no guarantees.
Thankfully, those apprehensions were quickly dispelled.
Each and every one of the players welcomed the new VP with open arms, allowing her to breathe a sigh of relief and immediately settle into her new role. After all, this was a role where close relationships from the locker room to the board room would be vital to her and the team’s success, especially considering the intense workload.
Game day alone can easily be a 16-hour marathon for Machabée. It often starts with a pre-9:00 a.m. arrival at the Bell Centre and doesn’t wrap up until the stroke of midnight. Add in a long drive home to Blainville and an adrenaline-spiked review of everything on Twitter and Machabée’s head may not hit the pillow until 3:00 a.m..
Things don’t slow down outside of game days either because the need to acquire and disseminate information is infinite.
“I have to know everything that’s being said about the team. I read a lot. I listen to radio. I’m basically working all the time because it never stops,” she admits.
The team also fields anywhere from 50 to 80 interview requests each week for the players, not just in Montreal, but from all around the world.
“It’s a lot harder than I thought it would be. We get criticized for everything and it often comes from my friends in the media,” she concedes. “Sometimes, they say we’re not transparent and we’re hiding things, which is not the case. We’re just protecting our players. It gets to me. I’m getting better at not taking it personally as much anymore, but it’s difficult.”
Difficult to maintain healthy habits as well, amidst all of the happy chaos. Luckily, there’s access to a professional chef at the Bell Centre and Bell Sports Complex to ensure that everyone is well-nourished. Machabée somehow also finds time to go for a jog, one of her preferred activities, even when she’s on the road with the team.
And how does she occasionally like to unwind after a long day? “With a glass of wine and a bubble bath,” she chuckles.
Work family
Machabée admits she could never do any of the legwork alone and is grateful for the invaluable support of her communications team, comprised of Charles Saindon-Courtois (Manager, Hockey Communications), Guillaume Ouimet (Senior Coordinator, Hockey Communications) and Timothy Gagnon (Hockey Communications Assistant).
“My colleagues are really incredible. It’s just a very family-oriented company and it starts with Geoff and France,” says Machabée. “I went to dinner with Geoff, his wife and kids at the All-Star Game. Nick [Suzuki] was there with his girlfriend. It was like a family dinner. And that’s how Geoff treats everybody.”
The head coach is no exception, either. Machabée fondly remembers several phone calls during the offseason from fellow Laval-native Martin St-Louis. He would just call to check in, ask about her family and see how the summer was going.
“He was doing this with everybody. It’s as if my brother was calling me,” she says, enchanted to be working with the Hockey Hall of Famer who somehow manages to be both down to earth and larger than life.
“The first time I heard a speech from Marty, I had chills. Goosebumps. I can’t wait until we make the playoffs and have a run.”
Machabée also has the privilege of being one of the many exceptional and talented women within the Habs organization, who continue to put their collective stamp on every aspect of the team’s accomplishments, both on and off the ice. In fact, women currently account for 60 per cent of Groupe CH’s senior leadership group.
“That’s a new thing for me. At RDS, I was pretty much the only woman on the beat covering the Habs. It’s awesome and it starts with France [Margaret Bélanger],” says Machabée of the team’s first-ever female president. “There are many, many others and it’s fun because it brings new energy.”
However, she is also quick to point out that exceptional female leadership is nothing new, even in her industry where women have made their mark for decades.
Machabée, though reluctant to turn the spotlight on herself, is one of those trailblazing leaders. In 1989, she became the first woman to anchor a daily sports newscast in Quebec when she hosted the inaugural episode of Sports 30 on RDS. She’s been setting the bar and inspiring her peers ever since.
“We have to continue to fight for women and their place in the world, it’s important,” Machabée affirms. She also longs for the moment when the scale is truly balanced and the conversation can simply revolve around leadership, not female leadership. “I can’t wait for the day when we won’t have to talk about it that way,” she says.
When Machabée speaks, people listen. And she has plenty of stories and insight to share with nearly four decades of experience under her belt. Through her partnership with MVP Group (mvpgroupagency.com), she’s thrilled to be able to do that from time to time as a keynote speaker.
The Quebec-based sports marketing agency was created as a vehicle to promote sports and their positive values in order to inspire businesses and motivate communities. Machabée is joined on the roster by other notable public sports figures like Patrick Roy, Yvan Cournoyer, Bruny Surin, Joannie Rochette, Alexandre Bilodeau, and countless others.
At a recent conference, Machabée was confronted by a guest who admitted she nearly didn’t attend, until her friend convinced her to go. The woman was facing a similar situation in her life and career, grappling with a new job offer but reluctant to dive in at this later stage in her life.
Without hesitation, Machabée encouraged her to do it.
“Tomorrow morning, I’m calling and I’m accepting the job,” the woman told her, visibly emotional. “It’s a sign, I needed to listen to you.”
One of those rare moments, perhaps.
And it’s that kind of proximity to the community that makes the Montreal Canadiens a perfect fit for Machabée, who personifies the passion and values of the greats who came before her.
Guy would be proud.