Charlotte Cardin
Un chemin profondément personnel vers la réalisation de soi, pavé de mélancolie et de mélodie
Avec chaque respiration intime et éthérée, il est presque impossible de ne pas s’emmêler dans la toile de Charlotte.
Depuis sa révélation en 2013 à La Voix, le populaire concours de chant québécois, jusqu’au prix Juno 2024 de l’album de l’année qu’elle a remporté en mars dernier avec son deuxième album, 99 Nights, la Montréalaise Charlotte Cardin a passé la dernière décennie à éveiller discrètement l’attention du monde de la musique.
Avec d’innombrables nominations, une demi-douzaine de prix Juno et de nombreuses autres récompenses à son actif, Charlotte s’est déjà forgé une carrière qui ferait rougir la plupart des artistes en herbe.
Le chemin vers le succès et la reconnaissance de l’industrie n’a cependant pas toujours été facile. En effet, après qu’elle ait terminé dans le top quatre de La Voix, il lui a fallu un certain temps pour trouver sa place sur les scènes locales, nationales et internationales.
Et ce n’est qu’en regardant profondément dans son rétroviseur que l’on peut vraiment apprécier le chemin sinueux qui l’a menée au succès actuel.
Charlotte a baigné dans la musique dès son plus jeune âge, en suivant des cours de piano et en participant à des comédies musicales et des concours de talents locaux. Elle a également travaillé comme mannequin au milieu de l’adolescence, avant de laisser cette partie de sa vie derrière elle pour se concentrer sur la musique et se réapproprier sa vulnérabilité.
Ce n’est qu’en 2016 que les choses ont commencé à prendre forme. Son premier EP en solo, Big Boy, est devenu l’événement marquant de sa carrière qu’elle attendait.
Le EP comprend des chansons en anglais et en français, un avantage évident de son éducation bilingue dans la Ville de Mont-Royal. Charlotte a ensuite été finaliste du Prix de la chanson SOCAN (catégorie francophone) pour sa chanson Les échardes et la chanson-titre Big Boy a commencé à faire parler, atteignant finalement le 12e rang du palmarès des albums canadiens du Billboard.
Cet élan lui a même valu une invitation à l’émission télévisée Tout le monde en parle, qui est souvent un moment décisif en matière de relations publiques au Québec, tant pour les stars émergentes que pour les personnalités publiques bien établies.
Mais elle ne s’est pas arrêtée là.
L’année suivante, pour le Prix de la chanson SOCAN 2017, Charlotte a été sélectionnée dans la catégorie anglaise pour Big Boy et française pour Faufile, devenant ainsi la première artiste dans l’histoire du prix à être sélectionnée dans les deux catégories la même année. Quelques semaines plus tard, elle sort son deuxième EP, Main Girl, qui reçoit les mêmes éloges et connaît le même succès que Big Boy.
Les choses bougeaient. Les gens parlaient. Charlotte se découvrait.
Un autre moment marquant (probablement le tournant le plus important de sa carrière) survient avec son premier album Phoenix, qui, ironiquement, renaît des cendres de la pandémie pour se hisser au sommet des palmarès.
Son album ayant été initialement terminé en 2020 après presque quatre ans de travail, sa sortie a été reportée à 2021, ce qui ne l’a pas empêché de devenir disque de platine au Canada dans l’année qui a suivi sa sortie. Il lui a également valu six nominations aux Juno, ce qui fait d’elle l’artiste la plus sélectionnée de l’année au gala.
Phoenix a également remporté le Félix de l’album anglophone de l’année lors de la 43e édition du Gala de l’ADISQ créé en 1979 par l’Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo pour promouvoir l’industrie québécoise et ses artistes.
Charlotte a admis à l’époque que son approche de l’album s’éloignait quelque peu de son processus habituel d’écriture de chansons. Avec Big Boy et Main Girl, elle avait pratiquement tout écrit.
Mais cette fois, elle se trouve face au syndrome de la page blanche. Sans hésiter, elle demande l’aide de Jason Brando, son meilleur ami, producteur, gérant et propriétaire de sa maison de disques, Cult Nation.
« Le processus de création de l’ensemble de l’album a consisté à creuser dans les blessures et les ecchymoses que j’avais et auxquelles je devais vraiment faire face », a-t-elle déclaré à l’époque au Toronto Star. Après quelques séances avec Jason, le déclic s’est produit et son âme a commencé à briller sous sa forme la plus pure.
Le projet 99 Nights, maintes fois récompensé, suivra, empruntant la même inspiration décontractée et collaborative qui permet à Charlotte de rester fidèle à son art et à sa personnalité.
Charlotte a décrit la création de cet album à la CBC comme « le journal d’un moment très précis » de sa vie, alors qu’elle passait une bonne partie de l’été avec le directeur musical Mathieu Sénéchal et quelques amis auteurs-compositeurs dans un minuscule studio de musique situé dans un appartement de Montréal.
Grâce à ces expériences, la vie et la musique s’entremêlent parfaitement pour l’ancrer fermement dans le présent, le plus bel endroit où elle puisse être.
Aujourd’hui, avant qu’elle souffle la 30e bougie de son gâteau d’anniversaire, le nom de Charlotte Cardin est sur les lèvres des fans, des promoteurs et des directeurs musicaux du monde entier, car elle se produit sur des scènes dont elle n’aurait pu que rêver en tant que petite fille ayant grandi à Montréal au milieu des années 1990.
Le succès s’accompagne aussi d’une grande responsabilité, et Charlotte a utilisé sa plateforme pour soutenir des causes qui lui tiennent à cœur, en se produisant lors de concerts de bienfaisance et en soutenant des organisations qui se concentrent sur la santé mentale, les droits des personnes LGBTQ+ et les questions environnementales. C’est grâce à son dévouement inébranlable envers la communauté qu’elle peut réaliser des choses extraordinaires.
Il suffit de penser à son rôle d’ambassadrice de la Fondation de l’Hôpital de Montréal pour enfants. En plus d’apporter son soutien au centre Le SPOT Montréal, l’un des plus grands centres ambulatoires spécialisés en santé mentale au Canada pour les adolescents en crise suicidaire, Charlotte est également la nouvelle ambassadrice spéciale du programme de musicothérapie.
Dans le cadre de cette relation, elle soutient les initiatives de collecte de fonds de la Fondation et participera à des séances de musicothérapie, en particulier celles destinées aux adolescents confrontés à des problèmes de santé mentale.
Charlotte admet que la musique a été un exutoire qui l’a aidée à affronter les hauts et aux bas de son adolescence. Ainsi, peu de personnes sont mieux placées qu’elle pour contribuer à faire connaître la valeur et les avantages de la musicothérapie.
La musique a indéniablement éclairé son chemin vers la découverte de soi, lui servant souvent à la fois de boussole et de miroir en guidant et en reflétant les parties les plus intimes de son âme. C’est dans cet espace tranquille qu’elle a trouvé le réconfort, la force et un profond sentiment d’identité.
C’est une bouée de sauvetage.
Un cadeau.
Aujourd’hui, grâce à ses chansons et à son altruisme, elle aspire à partager ce magnifique cadeau avec ceux qui en ont le plus besoin.
A deeply personal path to self-realization paved with melancholy and melody
With every intimate, ethereal breath, it’s nearly impossible not to get tangled in Charlotte’s web.
From becoming a breakout teenage star on the popular Quebec singing competition La Voix in 2013, to winning the 2024 Juno Award for Album of the Year with her sophomore release 99 Nights this past March, Montreal’s Charlotte Cardin has spent the last decade quietly putting the music world on notice.
With countless nominations, a half-dozen Juno Awards, and numerous other accolades adorning her mantle, Cardin has already crafted a career that would make most aspiring artists blush.
The road to success and industry recognition, however, wasn’t always a smooth one. In fact, following her top four finish on La Voix, it took some time for Cardin to really find her stride on the local, national, and international scenes.
And it’s only by looking deeply into her rearview mirror that one can truly appreciate the winding road that has led to her current-day success.
Cardin was immersed in music from an early age, taking piano lessons and participating in local talent shows and musical theatre. She also started modeling during her mid-teens before eventually putting that part of her life behind her to focus on music and to reclaim her vulnerability as her own.
It wasn’t until 2016 that things started to take shape. Her solo debut EP, Big Boy, turned out to be the landmark career moment she’d been looking for.
The EP featured songs in both English and French, a clear benefit of her bilingual upbringing in the Town of Mount Royal. Cardin went on to be shortlisted as a SOCAN Songwriting Prize finalist in the French division for her song “Les échardes,” and the title track “Big Boy” began gaining noticeable traction, eventually peaking at a noteworthy #12 on Billboard’s Canadian albums chart.
The momentum even garnered an invitation to popular TV talk show Tout le monde en parle, often a make-it-or-break-it public relations moment in Quebec for emerging stars to established public figures alike.
She wasn’t stopping there, though.
The following year for the 2017 SOCAN Songwriting Prize, Cardin was a nominee in the English category for “Big Boy” and in the French category for “Faufile,” becoming the first artist in the history of the award to be nominated in both categories in the same year. Just weeks later, she released her second EP, Main Girl, which enjoyed similar praise and charting success as Big Boy.
Things were happening. People were talking. Charlotte was finding herself.
Enter yet another landmark moment (possibly the most important turning point of her career) with her debut album Phoenix, which ironically rose from the ashes of the pandemic to the top of the charts.
Originally completed in 2020 after taking nearly four years to complete, its release was delayed until 2021, but that didn’t stop it from going platinum in Canada within a year of it dropping. It also earned her six Juno nominations, making her the gala’s most nominated artist of the year.
Phoenix also went on to capture the Félix Award for Anglophone Album of the Year at the 43rd edition of the Gala de l’ADISQ, the annual gala established in 1979 by the Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo to promote the Quebec recording industry and its artists.
Cardin admitted at the time that her approach to the album was a bit of a departure from her usual songwriting process. With Big Boy and Main Girl, she had essentially done all of the writing. But this time, she found herself facing writer’s block. Without hesitation, she enlisted the help of Jason Brando, her best friend, producer, manager, and owner of her record label, Cult Nation.
“The creative process behind the whole album was about me digging into wounds and bruises that I had that I really had to confront,” she told the Toronto Star at the time. After a few sessions with Brando, it all just clicked, and her soul began to shine through in its purest form.
Similarly, the award-winning 99 Nights would follow, borrowing some of the same laidback and collaborative inspiration that was allowing Cardin to stay true to her artistry and personality.
Cardin once described the creation of that album to CBC as “the diary of a very precise moment” in her life, as she spent the better part of a summer hanging out with musical director Mathieu Sénéchal and a few songwriter friends in a tiny Montreal apartment doubling as a music studio.
Through these experiences, life and music were becoming perfectly intertwined to plant her firmly in the present, the most beautiful place she could be.
Now, before blowing out the 30th candle on her birthday cake, Cardin’s name is on the lips of fans, promoters, and music directors around the globe as she performs on stages she could have only dreamed of as that little girl growing up in Montreal in the mid-90s.
With great success also comes great responsibility, and Cardin has used her platform to support causes she is passionate about, performing at benefit concerts and supporting organizations focusing on mental health, LGBTQ+ rights, and environmental issues. It’s through her unwavering commitment to giving back to the community that special things are possible.
One needn’t look further than her role as ambassador for the Montreal Children’s Hospital Foundation. Not only has she provided her support to The Children’s Le SPOT Montréal, one of the largest specialized outpatient mental health centers in Canada for teens in suicidal crisis, but Cardin is also the new Special Ambassador of the Music Therapy Program.
Through this relationship, she supports the Foundation’s fundraising initiatives and will participate in music therapy sessions, especially those tailored to teens struggling with mental health issues.
Cardin admits music was an outlet that helped her cope with the ups and downs of her teenage years, so few people are better-placed to help spread the word about the value and benefits of music therapy.
It’s undeniable that music has illuminated her path to self-discovery, often serving as both a compass and a mirror by guiding and reflecting the innermost parts of her soul. It’s within that quiet space that she’s found solace, strength, and a profound sense of identity.
It’s been a lifeline.
A gift.
Now, through her songs and selflessness, she aspires to share that beautiful gift with those who need it the most.